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• 1526; de réveiller1 ♦ Vx Repas pris tard dans la nuit. ⇒ médianoche , 1. souper.2 ♦ (1762) Repas de fête que l'on fait la nuit de Noël, et (depuis 1900) la nuit de la nouvelle année. — Par ext. La fête elle-même. Les réveillons de Noël et du jour de l'An. Soir, nuit de réveillon. « La messe de minuit était dite, le réveillon était fini » (Hugo).réveillonn. m. Repas de fête des nuits de Noël et du nouvel an; la fête elle-même.⇒RÉVEILLON, subst. masc.I. A. — Vx ou région. Repas ou collation pris à une heure avancée de la nuit. Synon. souper. Tiens, dit-elle en regardant la table, où se trouvaient encore les préparatifs du modeste festin auquel les deux amis avaient à peine touché, vous allez souper? (...) — Au fait, dit l'artiste, puisque vous voilà, Mimi, vous partagerez la fortune du pot. Nous nous étions proposé de faire réveillon avec Rodolphe (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 291). Il avait assisté à des partages nocturnes, à des réveillons d'assassins dans des caves de bâtisses (A. DAUDET, Jack, t. 1, 1876, p. 165).B. — En partic. Repas de fête que l'on fait pendant la nuit de Noël et (depuis la fin du XIXe s.) pendant la nuit du nouvel an. Réveillon de Noël, de la Saint-Sylvestre. Nous attendons joyeusement minuit, en compagnie de quelques camarades, assis devant des tasses de chocolat et des brioches, — honnête petit réveillon de pensionnaires, — et 1880 se termine ainsi (LOTI, Journal, 1878-81, p. 207). Nadau, en Armagnac Noir, est pour les paysans la fête traditionnelle par excellence. Elle comporte deux réjouissances, l'une religieuse, la messe de minuit, l'autre profane, le réveillon. Et celui-ci se compose exclusivement de la « daube », mets local, longuement apprêté (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 111).— P. méton. Fête de la nuit de Noël et du nouvel an. Soir, nuit de réveillon; faire le réveillon. Nous avons retrouvé Paris, au soir du 1er janvier, dans toute la vacuité morne d'un lendemain de réveillon (LARBAUD, Journal, 1935, p. 347). — Tu dois être contente: tu l'as réussi ton réveillon! — Henri aime tant les fêtes, dit Paule (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 31).II. — [Corresp. à réveiller B 1] PEINT. ou DESSIN, vieilli. Touche claire ou brillante utilisée pour raviver, éclairer une couleur ou un tableau. Il ne lui faut presque rien [à Fragonard] pour rendre son idée; un frottis de bitume, une teinte locale rosée ou bleuâtre, quelques hachures, un réveillon de lumière et voilà tout un monde de figurines qui vivent (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 183). La claire et pétillante peinture de Pater, avec ses lumineux réveillons, avec ses allumements de couleurs tendres (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 161).Rem. On relève une attest. de réveillon pour désigner quelque chose qui réveille (v. réveiller B 1): J'en vins à chercher, parmi les filles les plus pimentées de toilettes, à trouver des réveillons de désirs dans une fleur de poudre, dans un rehaut de fard (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 139).Prononc. et Orth.: [
]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. [1355, le dér. réveillonner] 1. 1531 « petit repas fait la nuit en compagnie » (Ch. DE BOURDIGNÉ, Leg. de Pierre Faifeu, éd. F. Valette, Epytaphe, p. 30); 1750 spéc. (LE ROUX, Dict. com., Amsterdam, Chastelain, p. 141b: espèce de divertissement qui se pratique en France, après la Messe de minuit. Faire réveillon); 2. 1762 peint. (Ac.). Dér. de réveiller; suff. -on. Fréq. abs. littér.: 90. Bbg. QUEM. DDL t. 19, 31. — SPITZER (L.). Réveillon. Fr. mod. 1949, t. 17, p. 84.
réveillon [ʀevɛjɔ̃] n. m.ÉTYM. 1526; de réveiller.❖———1 Vx. Repas pris tard dans la nuit, à n'importe quel moment de l'année. ⇒ Médianoche, souper.1 (…) cette nuit-là, en effet, un joli réveillon nous attendait sur une nappe bien blanche : le pâté sentait bon, le vin avait l'air vénérable (…)Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, XIV.2 (1762, Leroux, Voc. comique). Mod. Repas de fête que l'on fait la nuit de Noël, et (depuis le début du siècle) la nuit de la nouvelle année. — Par ext. La fête elle-même. — REM. Ce repas qui, à l'origine, était un souper, est souvent de nos jours un dîner tardif. || Les réveillons de Noël et du Jour de l'An. || Faire le réveillon. || Soir, nuit de réveillon (→ Faire, cit. 166). || La dinde aux marrons, le boudin blanc du réveillon (→ aussi Pudding, cit. 1). || Fêtards des réveillons (→ Noël, cit. 3).2 La messe de minuit était dite, le réveillon était fini, les buveurs s'en étaient allés, le cabaret était fermé, la salle basse était déserte, le feu s'était éteint, l'étranger était toujours à la même place et dans la même posture.Hugo, les Misérables, II, III, VIII.———3 Les artistes appellent réveillons, des accidents de lumières qui rompent la monotonie d'un endroit de la toile.Diderot, Pensées détachées sur la peinture, in Œ. esthétiques, p. 796.———❖DÉR. Réveillonner, réveillonneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.